De par leurs entraînements et leurs compétitions, les athlètes de haut niveau ne présentent pas les mêmes contraintes qu’un patient classique. En effet, leurs systèmes articulaires, musculaires, fasciaux, viscéraux, sont mis à rudes épreuves du fait de leurs multiples sollicitations mécaniques physiologiques et psychiques.
A mesure qu’un sportif évolue vers la performance de compétition, il devient de plus en plus à l’écoute de ses sensations physiques et peut être déstabilisé par le moindre petit trouble physique qu’il n’a pas l’habitude de ressentir pendant un entraînement ou une compétition.
Chez le sportif de haut niveau, la mécanique musculo-squelettique, et d’autant plus si celui-ci pratique le haut niveau, peut être assimilée à une mécanique très précise où le moindre dysfonctionnement peut aboutir à son dérèglement, son imprécision, ce qui se traduit en langage sportif par une contre-performance.
Chez le sportif ce sont en général les traumatismes qui sont le plus souvent pourvoyeurs de dérèglements en aboutissant la plupart du temps à un déséquilibre musculo-squelettique.
Egalement sont à considérer : les troubles musculo-squelettiques préexistant à la pratique d’un sport (pieds plats, différence de longueur de jambe, trouble de la posture, scoliose, etc.) ou encore les déséquilibres alimentaires et hydriques.
Le déséquilibre musculo-squelettique :
Pour comprendre comment un déséquilibre musculo-squelettique peut entraîner une contre-performance, une blessure ou plus simplement de mauvaises sensations, il faut comprendre le corps comme un ensemble d’articulations fonctionnant comme les engrenages d’une horloge et aux quelles se rajoute un système musculaire complexe, commandé par un système électrique (le système nerveux). Le tout est complexifié par la présence d’un système viscéral présent dans la cavité abdominale et dont les moyens d’attaches ligamentaires (systèmes suspenseurs) peuvent avoir des répercussions sur le système squelettique (bassin, thorax, ceinture scapulaire, rachis cervical).
Malgré tous ces systèmes, il y en a un à qui l’on doit l’unité fonctionnelle du corps, le système nerveux qui intègre les informations concernant de multiples domaines (commande du système hormonal, digestif, etc.) dont font parti l’équilibre, les objectifs moteurs conscients et inconscients et gère pour ceux-là le système musculaire en conséquence.
L’entraînement du sportif sert certes à entrainer les muscles mais ce n’est rien comparé à l’éducation du système nerveux que celui-ci réalise lors de l’entraînement.
Rappelons que le système nerveux ordonne non seulement aux muscles de se contracter mais avec des paramètres très précis tels que la force, la précision, la rapidité, et tout cela en sollicitant plus ou moins de fibres musculaires afin de réaliser le mouvement souhaité. L’ordre des multiples contractions est donc d’autant plus complexe que le niveau du sportif est élevé.
Il y a donc pour réaliser un mouvement, variation de longueur et de force de contraction des muscles. Ces paramètres vont être déterminés par l’état de mobilité des articulations.
Au fil des entraînements, des jours, des semaines, des années, le système nerveux se sera habitué aux mobilités des articulations et aux capacités élastiques et contractiles des muscles dont il se sert.
C’est en « réglant » ces paramètres très fins que le sportif progressera et affinera son mouvement en quête de perfection.
Le traumatisme :
Nous ne parlerons pas ici du traumatisme avec blessure où là, la structure étant lésée, le corps doit la réparer avant d’entamer tout un processus de réentraînement afin de rééduquer tout le système nerveux et musculaire face aux nouvelles mobilités articulaires et nouvelles élasticités des muscles consécutives à la cicatrisation tissulaire et l’amyotrophie liée à l’immobilisation de la partie traumatisée.
Le traumatisme même s’il ne fait pas, à priori, de lésion tissulaire va engendrer des mécanismes de défenses de l’organisme qui vont se matérialiser par des raccourcissements musculaires que l’on peut assimiler vulgairement à des contractures plus ou moins importantes. Nous entendons ici par contracture l’augmentation du tonus musculaire d’un muscle donné.
Ces contractures sont causées par des mécanismes neurologiques tels que le réflexe myotatique qui, rappelons-le, ne passe pas par le système nerveux central ce qui nous permet de le considérer indépendant du système nerveux qui est éduqué pendant l’entraînement.
Ces contractures aussi minimes qu’elles soient, vont engendrer des déséquilibres de tensions musculaires qui vont se répercuter sur le positionnement des articulations en rapport de prés ou de loin avec le système musculaire perturbé.
Les articulations n’étant pas alors positionnées comme auparavant vont voir leur mécanique modifiée.
Pour résumer, tout traumatisme entraîne au niveau musculaire des déséquilibres de tension qui par conséquent vont à leur tour perturber la mécanique articulaire.
Rem : Nous considérons ici les déséquilibres musculaires mais il faut savoir que le système viscéral très discret peut lui aussi donner, par des changements d’inerties brusques, des informations perturbantes aux structures sur lesquelles il s’attache. Ce qui peut favoriser des réactions musculaires similaires à celles obtenues lors d’un traumatisme ou d’un faux mouvement.
Le système nerveux n’étant pour le moment pas éduqué à ces nouvelles propriétés articulaires et musculaires post traumatiques, va commander la réalisation de mouvements tels qu’il les a appris tout au long de ces mois d’entraînement. Cependant comme les mécaniques musculaires et articulaires ne sont sensiblement plus les mêmes, le sportif ne retrouvera pas les mêmes sensations lors de ses mouvements, car il sera en quelques sortes déréglé.
Conséquences d’un déséquilibre musculo-squelettique (stades) :
Stade 1 : Le sportif peut tout simplement avoir de mauvaises sensations en réalisant son exercice ou le trouver moins facile ou moins fluide qu’auparavant.
Stade 2 : Le sportif n’arrive pas à réaliser ses performances habituelles et l’on peut parler de contre-performance.
Stade 3 : Le sportif est gêné consciemment par une articulation ou une partie de son corps en réalisant son exercice.
Stade 4 : Le sportif est perturbé par sa gêne et n’arrive pas à réaliser correctement son exercice.
Stade 5 : Le sportif se blesse en réalisant son exercice.
Dans la progression de ces stades, il peut s’être passé quelques jours, quelques semaines, à quelques mois. L’évolution du stade est synonyme d’accumulation de dérèglements et correspond à une diminution de l’amplitude des articulations, une diminution de la capacité élastique des muscles et à la diminution des qualités proprioceptives du sportif.
Intervention Ostéopathique chez le sportif :
L’Ostéopathie va intervenir afin de prévenir le dérèglement chez le sportif qui s’entraîne tout au long de l’année. Il va ainsi éviter que des traumatismes même minimes entament le processus de dérèglement dont on a parlé et aboutissent à une blessure.
Egalement si le dérèglement est installé, l’Ostéopathie va permettre d’aider à la régularisation des tensions plus rapidement afin que le sportif reprenne une mécanique correcte et aussi précise que possible.
Lors d’une blessure l’Ostéopathie va permettre, en diminuant les contraintes résultant des dérèglements sur la structure lésée, d’accélérer la guérison.
Le sportif de haut niveau qui souhaite perdre le moins de temps possible dans sa préparation, aura d’autant plus intérêt à consulter en ostéopathie qu’il sera confronté à des traumatismes.
A quel moment un sportif doit-il consulter en Ostéopathie ?
- Lorsque celui-ci s’aperçoit, après un traumatisme, que la réalisation de ses exercices ne se fait pas comme avant.
- Lorsque celui-ci sent une zone douloureuse ou inconfortable (tendinites, point de contracture dans le dos)
- Lorsque les performances de celui-ci baissent.
- Lors de la récupération d’une blessure.
- Lors de la récidive d’entorses ou blessures à répétition.
- En prévention.
Pour toutes autres questions contactez-moi.